
Pascal Chellet : « La plus belle vue du Croisic, c'est sur mon lieu de travail ! » Sur son tracteur, lui préfère qu'on le voit de loin...
« Il ne faut pas trop le dire, mais la plus belle vue du Croisic, c’est sur mon lieu de travail ! » Depuis le traict, où tous les jours, une quarantaine de conchyliculteurs traquent coques, palourdes et huîtres, la vue est imprenable sur le port de la petite cité de caractère. Un privilège pour ces « maraîchers de la mer », comme ils aiment à s’appeler, qui rythment leurs journées selon les aléas naturels des horaires de marée. « Nous, on vient ici à marée basse, pour pêcher. Quand la marée monte, on ramène ce que l’on a à l’entreprise, afin de trier la marchandise et de la préparer à la vente », explique Pascal Chellet.
À la tête d’une entreprise de 10 salariés, il ne quitterait sa commue pour rien au monde. « Le cadre est parfait. La nature change le décor de la ville plusieurs fois par jour .» Les 750 hectares qui composent le traict du Croisic, ce bras de mer qui alimente les marais salants de Guérande, alternent toutes les six heures entre cadre de travail pour les conchyliculteurs et zone d’activités nautiques en tout genre. À marée haute, kite-surfs, kayaks et petits bateaux se croisent, offrant au public portuaire un panel éclectique de couleurs et de mouvements à la surface de l’eau.
Et quand les coquillages restent une marée de plus dans la mer, leurs voisins, pêchés, se retrouvent eux dans un autre lieu emblématique du Croisic. À la criée. Où ils sont vendus aux commerçants locaux, ou embarquent dans des bateaux et camions, direction la France, mais aussi les pays frontaliers comme l’Espagne.
Monter au clocher de Batz, un lendemain de pluie
Sur le port, les mouettes règnent en maîtres de tous les lampadaires qui balisent le chemin touristique. Même sans avoir leur hauteur de vue, les visiteurs peuvent y profiter de celle sur le traict, Guérande et la pointe de Pen Bron pour lignes d’horizons. « Se balader dans les petites ruelles du port, c’est magique », ressent Pascal Chellet. Vieilles bâtisses et jolies façades sillonnent le coeur du bourg où le silence est roi. « Après s’être promené sur la terre ferme, rien de mieux que d’enfiler les bottes pour voir le remblai depuis le traict. Mais pour préserver la beauté du cadre, il ne faut surtout pas oublier que la nature doit être respectée consciencieusement », poursuit Pascal Chellet.
Le conchyliculteur insiste sur un dernier lieu à ne pas manquer. « Pour avoir la plus belle des vues aériennes du Croisic, il faut quitter la commune et monter au clocher de Batz-sur-Mer. » Et pour embellir davantage le tableau, Pascal Chellet livre son secret : « y aller un lendemain de pluie, quand l’horizon est plus lointain ». DL;
Clément SEVESTRE
Source: Ouest-France 28-29 juillet 2012.